Ô toi qui fus fondée
Sur l'immortalité,
Par Dieu même gardée,
Glorieuse cité,
Ma voix, mon cœur palpitent
D'espérance et d'effroi;
Heureux ceux qui t'habitent,
Demeure du grand Roi!
Oui, quand je te contemple,
Ô céleste séjour,
Toi dont Christ est le temple,
Toi dont Christ est le jour,
L'espoir, l'espoir m'anime;
Déjà mes sens ravis
Goûtent la paix sublime
Au sein de tes parvis.
Parfois aussi la crainte
Vient obscurcir ma foi.
N'es-tu pas, cité sainte,
Trop sainte, hélas, pour moi?
Alors, sous tes portiques,
Vibrant jusqu'à mon cœur,
J'entends de doux cantiques
Louer le Christ vainqueur!
Séjour où Dieu m'invite,
Je ne sais pas encor'
Quelle splendeur s'abrite
Dans tes murailles d'or;
J'ignore, mais j'espère.
J'ignore, mais je sais
Que là-haut est mon Père,
Et pour moi, c'est assez!